Led Zeppelin : Physicall Graffiti

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Ils sont partis en 1969, revisitant des terres que l’on croyait connaitre dans les moindres détails, et 1975 les voit faire l’inventaire de leurs glorieux voyages devant nos oreilles ébahies. Telle Ulysse quittant Ithaque, ils ont abandonné les terres chaleureuses du blues, s’exilant loin de la ferveur populaire, pour produire un III plus bucolique, et un IV mystique.

Enregistré dans un manoir écossais, où le groupe raconte avoir entendu des bruits étranges, comme si une tête coupée roulait sur le parquet grinçant. Il faut dire que le manoir fut choisi par un Jimmy Page passionné par les enseignements d’Alexander Crowley, un auteur de livres sur les sciences occultes, car certains le disait hanté. Cette sombre histoire a sans doute participé à l’ambiance si particulière de ce Led Zeppelin IV, à ses textes dignes de romans d’héroïque fantaisie, et au charme du tube « stairway to heaven ».

Tel un alchimiste, Jimmy Page jouait avec les nuances, soufflant le chaud et le froid dans le même morceau, quand il ne faisait pas monter la sauce de manière progressive. Et puis le groupe a une nouvelle fois changé de paysage, et découvert les rythmes chaleureux du funk sur le trop peu cité « house of the holy ».

Après 6 ans d’un impressionnant voyage, il était temps pour eux de faire l’inventaire des trésors de guerre qu’ils ont amenés, c’est le rôle que joue ce « physicall grafitti ». Mais Physicall Graffiti est plus qu’un résumé glorieux, c’est un voyage épique, où le rock brut succède au blues futuriste, et où le rock rencontre le folk et le funk dans une célébration orgiaque.

En maitre de cérémonies, Robert Plant en profite pour s’embarquer dans quelques ballades lumineuses, aussi somptueuses que la divine Olympe. C’est pourtant les richesses mélodiques de l’Orient qui amène le groupe à s’embarquer dans la fresque « kashmir ». Robert Plant saura d’ailleurs se souvenir de ces mélodies orientales lorsqu’il décidera de faire décoller sa carrière solo.

La richesse de Physicall Graphiti vient du fait que, limité par le format 33 tours, le groupe devait laisser deux titres de côté ou ajouter des titres pour justifier la production d’un double album. Résultat, Jimmy Page a fouillé dans ses fonds de cales, ressortant quelques merveilles oubliées, une ballade somptueuse qui donna son nom à « house of the holy » sans figurer sur l’album, et répartissant le tout tel un architecte penché sur l’élaboration d’un glorieux monument.

C’est justement cette démarche, mêlant pièces rapportées et inventions magnifiques, qui fait tout le charme de cette œuvre. A l’écoute, il est impossible de différencier les titres originaux des récupérations, chaque titre est une partie de ce grand voyage musical.

Physicall grafitty est sans doute le disque le plus riche de Led Zeppelin, le grand récit d’une merveilleuse odyssée.


2 réflexions sur “Led Zeppelin : Physicall Graffiti

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